« Air Canada n’a pas fourni des services en français sur certains vols internationaux comme elle devait le faire aux termes de la Loi sur les langues officielles, L.R.C. 1985, ch. 31 (4e suppl.) (la « LLO »). Deux passagers, les appelants Michel et Lynda Thibodeau, ont réclamé devant la Cour fédérale des dommages-intérêts ainsi que des ordonnances dites « structurelles » ou « institutionnelles » obligeant Air Canada à prendre des mesures en vue d’assurer pour l’avenir le respect de la LLO. Le transporteur aérien a contesté les demandes de dommages-intérêts en invoquant la limite de responsabilité pour les dommages prescrite par la Convention pour l’unification de certaines règles relatives au transport aérien international, 2242 R.T.N.U. 350 (la « Convention de Montréal »), incorporée au droit fédéral canadien par l’effet de la Loi sur le transport aérien, L.R.C. 1985, ch. C-26, une loi fédérale. » | “Air Canada failed to provide services in French on some international flights as it was obliged to do under the Official Languages Act, R.S.C. 1985, c. 31 (4th Supp.) (the “OLA”). Two passengers, the appellants Michel and Lynda Thibodeau, applied to the Federal Court for damages and for orders, referred to as “structural” or “institutional” orders, requiring Air Canada to take steps in order to ensure future compliance with the OLA. The airline defended against the claims for damages by relying on the limitation on damages liability set out in the Convention for the Unification of Certain Rules for International Carriage by Air, 2242 U.N.T.S. 350 (the “Montreal Convention”), which is part of Canadian federal law by virtue of the Carriage by Air Act, R.S.C. 1985, c. C-26, a federal statute.” |
2014
Annales de droits linguistiques
Bon nombre de textes qui portent sur les droits linguistiques au Canada sont publiés ici et là. Certes, la Revue de droit linguistique contribue à rassembler en un seul endroit la littérature à ce sujet, mais des articles académiques sont tout de même publiés dans des revues à vocation générale; les ouvrages sont publiés par diverses maisons d’édition, les décisions des tribunaux sont également publiées dans des recueils de jurisprudence à vocation générale, puisqu’il n’existe aucun recueil thématique au sujet des droits linguistiques.
Par conséquent, il nous paraissait essentiel de rassembler en un seul endroit l’information au sujet de ces publications. Les annales de droits linguistiques recensent donc les décisions des tribunaux, les ouvrages, les articles de périodiques, les modifications législatives qui portent sur les droits linguistiques au Canada, les rapports des Commissaires linguistiques et autres études ou rapports sur le sujet. Il convient toutefois de noter que, malgré tous les efforts que nous avons déployés, cette liste peut être incomplète.
Les décisions judiciaires
Thibodeau c. Air Canada, 2014 CSC 67
Brahim c. Canada (Citoyenneté et Immigration), 2014 CF 734
Il s'agit d'une demande de contrôle judiciaire présentée en vertu du paragraphe 72(1) de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, LC 2001, c 27 [LIPR], d'une décision rendue le 1er août 2013 par la Section de la protection des réfugiés de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié [la SPR] rejetant la demande des demandeurs de se faire reconnaitre la qualité de réfugiés ou de personnes à protéger aux termes des articles 96 et 97 de la LIPR. | This is an application for judicial review, pursuant to subsection 72(1) of the Immigration and Refugee Protection Act, SC 2001, c 27 (IRPA), of a decision dated August 1, 2013, of the Refugee Protection Division (RPD) of the Immigration and Refugee Board rejecting the applicants' claim for protection as refugees or as persons in need of protection within the meaning of sections 96 and 97 of the IRPA. |
[...] | [...] |
Les demandeurs allèguent que la SPR a commis trois erreurs importantes dans sa décision rejetant leur demande d'asile : | The applicants allege that the RPD made three significant errors in its decision rejecting their refugee protection claim: |
a) Elle a violé leur droit d'avoir une audience dans la langue de leur choix; | a) It violated their right to a hearing in the language of their choice; |
[...] | [...] |
La Cour est d'accord avec le défendeur qu'il y a de graves inexactitudes dans l'argumentation des demandeurs sur ce point. Il appert clairement de la transcription de l'audience que le conseil des demandeurs lui-même a bifurqué vers l'anglais de son propre chef, voulant parler anglais, durant sa plaidoirie parce que ses notes étaient écrites en anglais (Dossier certifié du tribunal à la p 712) : | The Court agrees with the respondent that the applicants' argumentation contains serious inaccuracies on this point. It is clear from the hearing transcript that it was the applicants' counsel himself who switched to English of his own volition, preferring to speak English during oral argument because that was the language in which his notes had been written (Certified Tribunal Record at page 712): |
Perhaps I'll move straight into the... just a few references in the documentation which is, my notes, in English. | Perhaps I'll move straight into the... just a few references in the documentation which is, my notes, in English. |
Les demandeurs n'ont pas du tout été privés d'une audience en français; plutôt, ils ont renoncé à leur droit à un interprète en permettant à leur conseil de plaider en anglais pour cette partie de sa plaidoirie. La SPR n'avait aucune obligation de demander aux demandeurs s'ils voulaient un interprète à ce moment ou de les solliciter à renoncer expressément à leur droit à un interprète. Cette Cour a clairement statué qu'une partie peut renoncer implicitement aux droits lin-guistiques qui lui sont accordés par la Loi sur les langues officielles, (LR (1985), c 31 (4e suppl)) (voir la décision Taire c Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration), 2003 CF 877). | The applicants were not in the least deprived of a hearing in French; rather, they waived their right to an interpreter when they consented to their counsel making his submissions in English for that part of his oral argument. The RPD was under no obligation to ask the applicants whether they wanted an interpreter at that time or to elicit from them a specific waiver of their right to an interpreter. This Cour has made it clear that a party may implicitly waive the language rights provided to it under the Official Languages Act, (RS (1985), c 31 (4th Supp.)) (see Taire v Canada (Minister of Citizenship and Immigration), 2003 FC 877). |
Canada (Commissaire aux langues officielles) c. Radio-Canada, 2014 CF 849
Les faits à l'origine du présent recours institué en 2010 par le Commissaire aux langues officielles du Canada [Commi-ssaire] en vertu de la partie X de la Loi sur les langues officielles, LRC 1985, ch 31 (4e suppl) [LLO] ont déjà fait l'objet d'un examen minutieux dans la décision interlocutoire. Pour les fins des présentes, je ne reprendrai que certains éléments généraux. | The facts underlying this proceeding, commenced in 2010 by the Commissioner of Official Languages of Canada [Commissioner] under Part X of the Official Languages Act, RSC 1985, c 31 (4th Supp) [OLA], have already been thoroughly reviewed in the interlocutory decision. For the purposes herein, I will only review certain general elements. |
En 2009, la Société Radio-Canada/Canadian Broadcasting Corpor-ation [Société] procède à d'importantes coupures budgétaires à travers le pays. Dans le cas qui nous occupe ici, des francophones de la région du Sud-Ouest de l'Ontario, incluant le docteur Karim Amellal, se plaignent, tant au Com-missaire qu'au Conseil de la radio-diffusion et des télécommunications canadiennes [CRTC], de l'impact négatif de la diminution du contenu local de la programmation de la station de radio CBEF 540 de Windsor [CBEF Windsor], la seule station de radio de langue française dans le Sud-Ouest de l'Ontario. Mais l'enjeu ne s'arrête pas à CBEF Windsor. Des milliers d'auditeurs et téléspectateurs du radiodiffuseur public national, partout au pays, posent la même question : où s'en va la Société? En particulier, du côté des communautés de langue officielle en situation minoritaire [CLOSM], on se sent menacé, car chaque nouvelle vague de compressions de la Société – celles de 2009 ne sont pas les premières ni les dernières – laisse un goût amer. Pour plusieurs, c'est un défranchissement inacceptable de la part d'une institution fédérale ayant acquis au fil des années une réputation emblématique du point de vue de la promotion de la dualité linguistique et du développement des groupes linguistiques de langue officielle. | In 2009, the Canadian Broadcasting Corporation/Société Radio-Canada [Cor-poration] made substantial nationwide budget cuts. In the case at bar, Francophones in the southwestern region of Ontario, including Dr. Karim Amellal, complained to both the Commissioner and the Canadian Radio-Television and Telecommunications Commission [CRTC], about the negative impact of the reduction in local or regional content in programming at radio station CBEF 540 in Windsor [CBEF Windsor], the only French-language radio station in southwestern Ontario. But the issue does not end with CBEF Windsor. Thousands of the national public broadcaster's radio listeners and television viewers through-out the country are asking themselves the same question: where is the Corporation headed? In particular, Official Language Minority Communities [OLMCs] feel threatened. Each new wave of cuts at the Corporation -- the ones in 2009 were not the first, nor are they the last -- leaves a bitter taste. To many, it is an unacceptable disenfranchisement on the part of a federal institution that has over the years acquired an iconic status in terms of the promotion of linguistic duality and the development of official language groups. |
R c Caron, 2014 ABCA 71
Les appelants ont été accusés d'infractions à la Traffic Safety Act, RSA 2000, c.T-6. Un juge de la Cour provinciale les a déclarés non-coupables et a conclu que la loi applicable et son règlement étaient invalides du fait que la province de l'Alberta avait l'obligation constitu-tionnelle de publier sa législation en anglais et en français. L'appel de cette décision a été accueilli par la Cour du Banc de la Reine. Notre Cour a accordé l'autorisation d'interjeter appel relati-vement aux questions suivantes : (1) est-ce que les lois de la province de l'Alberta doivent être imprimées et publiées en anglais et en français ? et (2) est-ce que la Loi linguistique, RSA 2000, c.L-6, est ultra vires ou sans effet dans la mesure où elle abroge une obligation constitutionnelle de l'Alberta d'imprimer et de publier ses lois et règlements en anglais et en français ? | The appellants were charged with offences under the Traffic Safety Act, RSA 2000 c T-6. A provincial court judge acquitted them, and found that the relevant statute and regulations were inoperative as the province of Alberta was constitutionally required to publish its legislation in both English and French. An appeal to the Court of Queen's Bench was allowed. This court granted leave to appeal on the following questions: (1) must the statutes of the province of Alberta be printed and published in English and French; and (2) is the Languages Act, RSA 2000, c L-6 ultra vires or of no force or effect to the extent that it abrogates Alberta's constitutional obli-gation to print and publish its statutes and regulations in English and French? |
L’Association des parents de l’école Rose-des-vents v. British Columbia (Minister of Education), 2014 BCCA 40
[...]
Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique v. British Columbia (Education), 2014 BCSC 851
[...]
Greater Vancouver (Regional District) v. Langley (Township), 2014 BCSC 414
Charlebois c Town of Riverview, 2014 CanLII 68479
L'article 35 de la Loi sur les langues officielles, L.N.-B. 2002, ch. O-0.5 (la Loi), précise les cas où une municipalité est tenue de produire ses arrêtés sous forme bilingue. L'article 35 prévoit, notamment, ce qui suit : | Section 35 of the Official Languages Act, S.N.B. 2002, c. O-0.5 (the Act), establishes the requirements for the publication of municipal by-laws in bilingual format. Section 35 provides as follows: |
35(1) Une municipalité dont la population de langue officielle minoritaire atteint au moins 20 % de la population totale est tenue d'adopter et de publier ses arrêtés dans les deux langues officielles. | 35(1) A municipality whose official language minority population represents at least 20% of its total population is required to adopt and publish its by-laws in both official languages. |
Seulement 7,7 % des habitants de la Ville de Riverview déclarent avoir le français pour langue première. Par conséquent, la Ville n'est pas tenue de fournir des services bilingues ainsi que l'exige l'art. 35 de la Loi. | Only 7.7% of the population of the Town of Riverview indicate that French is their first language. Consequently, the Town is not required to provide bilingual services as required by s. 35 of the Act. |
R c Nde Soh, 2014 NBBR 14
La défense argue que les droits linguistiques de l'accusé garantis en vertu des paragraphes 20(2) de la Charte et 31(1) de la Loi sur les langues officielles ont été violés puisque le gendarme Francis a arrêté M. Soh en anglais et l'a informé de ses droits en anglais. (par. 75) |
The defence argues that the accused's language rights under s. 20(2) of the Charter and 31(1) of the Official Languages Act were violated given that Cst. Francis arrested Mr. Soh in English and informed him of his rights in English. (par. 75) |
Town of Riverview c Charlebois, 2014 NBBR 154
[...] Comme le montrera nettement l'analyse, M. Charlebois espère en réalité obtenir, par le biais de sa motion préliminaire, qu'il soit déclaré que les art. 22 et 35 de la Loi sur les langues officielles, L.N.-B. 2002, ch. O-0.5, violent les par. 16(2) et 18(2) de la Charte canadienne des droits et libertés. La Cour n'est pas saisie de cette question. L'unique paragraphe de la motion modifiée qui sollicitait de la Cour une ordonnance prononcée en application de la Charte a été radié par la décision du 13 janvier 2014. | [...] As will become clear in the analysis, what Mr. Charlebois is in reality hoping to obtain by way of this preliminary motion is a declaration that Section 22 and Section 35 of the New Brunswick Official Languages Act, S.N.B. 2002, chapter O-0.5, violate Sections 16(2) and 18(2) of the Canadian Charter of Rights and Freedoms. This question is not before the Court. The only relief in the amended motion which sought an order pursuant to the Charter was struck as a result of the January 13th, 2014 decision. |
R c Lavoie, 2014 NBPC 43
« Cette cause comporte, entre autres, deux questions qui demeurent sans réponse à ce jour en jurisprudence néobrunswickoise, à savoir si : (1) les agents de la paix ont l'obligation de rédiger un mandat d'entrée dans les deux langues officielles? et (2) le tribunal appelé à se prononcer sur l'admissibilité d'une déclaration doit considérer le par. 20(2) de la Charte? » | "This case involves, inter alia, two questions that remain unanswered to date in the New Brunswick case law, namely: (1) are peace officers under an obligation to draw up entry warrants in both official languages? and (2) is a court that is asked to rule on a statement's admissibility required to consider s. 20(2) of the Charter?" |
R v Robinson, 2014 NBPC 37
Clermont c. Consortium de transport scolaire d’Ottawa, 2014 ONCS 948
(par. 1 à 4)
Sera v. Ambroise, 2014 ONSC 2981
Yuan, Li v. Transitional Council of the College of Traditional Chinese Medicine Practitioners and Acupuncturists of Ontario, 2014 ONSC 351
Société d’Aide à l’Enfance de Toronto c. W.F., 2014 ONCJ 480
Je voudrais faire des observations supplémentaires au sujet de la demande de la mère pour une audience bilingue. Après que cette affaire s'est déroulée en anglais, devant un juge anglophone, pendant 18 mois et à la veille d'une motion en jugement sommaire, la mère a demandé une audience bilingue. La mère et ses enfants communiquent entre eux en anglais. Dans cette cause, tous les documents déposés sont en anglais. Aucun des avocats, l'avocat de la mère inclus, parlent Français. La demande de la mère a nécessité beaucoup d'incon-vénients et de retard, car on était obligé d'organiser une audience devant un juge bilingue (moi-même), qui préside à un endroit différent que le Palais de Justice où cette instance avait lieu. Lorsque les parties ont comparu devant moi, toutes les présentations des avocats étaient en anglais, comme aucun d'eux ne parle Français. La mère comprend et parle l'anglais couramment. Quand j'ai tenté de l'engager dans une conversation en Français, il est devenu abondamment clair que ses capacités dans la langue Française sont, pour le dire diplomatiquement, discutable. Écouter lui parler en Français et en anglais, il était évident qu'elle était beaucoup plus à l'aise en parlant l'anglais que le Français. Il était douloureusement évident que la demande de la mère pour une audience bilingue n'était rien d'autre qu'une tentative de contrecarrer et de bloquer la procédure. | I wish to make the following further comments regarding the mother's request for a bilingual hearing. After this case proceeded in English before an English-speaking judge for 18 months, and on the eve of a summary judgment motion being brought, the mother requested a bilingual hearing. The mother and her children communicate with each other in English. All of the documents filed in this case are in English. None of the lawyers, including the mother's lawyer, speak French. The mother's request necessitated considerable inconvenience and delay, as arrangements had to be made to schedule a hearing before a bilingual judge (myself), who presides at a different court location than the court house where this case had been proceeding. When the parties appeared before me, all of the lawyers' submissions were in English, as none of them speak French. The mother speaks and understands English fluently. When I attempted to engage her in French, it became abundantly clear to me that her facility in the French language is, to put it diplomatically, questionable. It was obvious that she was far more comfortable speaking English than French. It was also painfully obvious that the mother's request for a bilingual hearing was nothing more than an attempt to frustrate and stall the proceedings. |
Selon la Cour Suprême du Canada, les droits linguistiques devraient être interprétés téléologiquement et façon réparatrice : Reference Re Manitoba Language Rights, [1992] 1 SCR 212; Reference re Public Schools Act (Manitoba), [1993] 1 SCR 839. Le droit d'exiger une instance bilingue se trouve dans l'article 126(1) de la Loi sur les tribunaux judiciaires, qui stipule : | According to the Supreme Court of Canada, language rights should be interpreted purposively and remedially: Reference Re Manitoba Language Rights, 1992 CanLII 115 (SCC), [1992] 1 SCR 212; Reference re Public Schools Act (Manitoba), 1993 CanLII 119 (SCC), [1993] 1 SCR 839. The right to require a bilingual proceeding is set out in s.126(1) of the Courts of Justice Act, which states, |
Une partie à une instance qui parle français a le droit d'exiger que l'instance soit instruite en tant qu'instance bilingue. | A party to a proceeding who speaks French has the right to require that it be conducted as a bilingual proceeding. |
Magasins Best Buy ltée c. Québec (Procureur général), 2014 QCCS 1427
[1] Ce dossier s'inscrit dans la recherche incessante d'un juste équilibre entre la sauvegarde et la mise en valeur de la langue française comme langue de la majorité au Québec et la liberté d'usage au Québec des autres langues, dont la langue usuelle de la majorité au Canada et en Amérique du Nord. | [1] This case is one part of the eternal quest to balance the safeguard and promotion of French as the language of the majority in Quebec and the freedom to use other languages here, including the language of use of most of the population of Canada and of North America as a whole. |
[2] C'est ce besoin d'asseoir la capacité du français de résister à la pression continentale de l'anglais qui a favorisé l'élaboration des premières lois linguistiques au Québec et qui a présidé à la gestation de la politique linguistique du Québec qui culminera dans l'adoption en 1977 de la Loi 101, la Charte de la langue française, qui est au coeur du présent dossier. | [2] It was this need to buttress the ability of French to withstand the continent-wide influence of English that led to the first language laws in Quebec and steered the development of Quebec's language policy, culminating in the 1977 enactment of Bill 101, the Charter of the French Language, which is at the centre of this case. |
[8] Dans ce contexte, se pose à nouveau ici la question de la langue d'affichage, cette fois-ci au regard des marques de commerce affichées dans une autre langue que le français. | [8] In this context, the issue of language in signs and posters has come up again; this time, it concerns trade-marks posted in a language other than French. |
[9] Dans ce contexte, se pose à nouveau ici la question de la langue d'affichage, cette fois-ci au regard des marques de commerce affichées dans une autre langue que le français. | [9] The plaintiffs would like the following question to be decided: Does an English language trade-mark that does not have a registered French version, used for public signs and posters and commercial advertising, have to be accompanied by a generic descriptive French term to comply with the Charter of the French Language (the Charter) and the Regulation respecting the language of commerce and business (the Regulation)? This issue has nothing to do with translating the trade-marks into French, which is a completely different subject that this Court will not address. |
Saskatchewan v Conseil scolaire Fransaskois, 2014 SKQB 285
Association des Parents ayants droit de Yellowknife et al c. Procureur Général des Territoires du Nord-Ouest et al, 2014 CSTNO 25
Les Demandeurs ont bénéficié de subventions accordées dans le cadre de programmes fédéraux, soit le Programme de contestation judiciaire et, plus tard, le Programme d'appui aux droits linguistiques (PADL). | The Plaintiffs received grants from federal programs, namely, the Court Challenges Program and, later, the Language Rights Support Program (LRSP). |
Les Défendeurs se fondent sur le principe de l'indemnisation pour affirmer que les dépens ne devraient pas inclure ces subventions, puisque les Demandeurs n'ont pas eu à défrayer ces montants. | The Defendants are relying on the principle of indemnification in support of their argument that the costs should not include these grants, given that the Plaintiffs did not have to cover these amounts. |
Je ne suis pas d'accord. Dans les ententes qu'elle a signées avec les responsables de ces programmes, la CSFTN-O s'engage à rembourser le PADL si elle obtient une ordonnance de dépens. Je tiens pour acquis que la CSFTN-O se conformera à cet engagement. | I disagree. In the agreements that it signed with the officials responsible for these programs, the CSFTN?O commits to reimbursing the LRSP should it obtain an order awarding costs. I assume that the CSFTN?O will respect this commitment. |
Revue de droit linguistique
Qui se marie prend pays : le divorce exogame, la garde des enfants et le droit constitutionnel à l’instruction dans la langue de la minorité
Les origines du proverbe « Qui prend mari prend pays » demeurent nébuleuses1. Il exprime généralement l’obligation qu’avait la femme dans certaines sociétés de s’accommoder de la vie et des attributs de son mari2. Au 21e siècle, cet adage se prête commutativement aux deux sexes3 et s’emploie à plusieurs sauces pour décrire généralement – quoique encore de manière assez fataliste – l’obligation des époux d’assumer les conséquences de leur choix de conjoint. En droit canadien, on le retrouve fréquemment cité dans la jurisprudence4 et la doctrine5 pour évoquer certaines incidences historiques du mariage et du colonialisme sur les conjoints et leurs rapports à l’État. Pour les fins de cet article, toutefois, il sera question de droits linguistiques et culturels et, plus spécifiquement, de l’impératif de leur protection dans le sillon du divorce.